Qu'ont ils fait à la Terre ?
Que faisons nous à la Terre ?
Que faisons nous à nos soeurs et frères humains ?
Les clichés du World Press Photo 2018 sont autant de réponses plus désespérantes les unes que les autres...
Nous laissons se noyer des réfugiés Rohingya, fuyant la haine religieuse.
Patrick Brown - Rohingya Crisis
Photo of the Year Nominee
General News, first prize singles
Nous laissons des réfugiés vivre comme des bêtes dans des cavernes urbaines.
Francesco Pistilli - Lives In Limbo
General News, third prize stories
Nous laissons des enfants se masquer pour espérer retrouver un visage détruit par la guerre.
Alessio Mamo -Manal, War Portraits
People, second prize singles
Nous regardons la faune disparaitre.
Thomas P. Peschak - Back in Time
Environment, third prize singles
Nous détruisons les forêts.
Daniel Beltrá - Amazon: Paradise Threatened
Environment, third prize storie
Nous polluons la planête toujours et toujours plus.
Kadir van Lohuizen - Wasteland
Environment, first prize stories
...
What have they done to the earth?
What have they done to our fair sister?
Ravaged and plundered and ripped her and bit her
Stuck her with knives in the side of the dawn
And tied her with fences and dragged her down
...
The Doors
When the music's over
Post-scriptum
vous pouvez cliquer sur les photographies : cela vous dirigera vers les pages correspondantes du site du World Press Photo 2018.
Tag - Photographe de guerre
dimanche 29 avril 2018
Qu'ont ils fait à notre soeur loyale ?
Par L'Oeil Curieux le dimanche 29 avril 2018, 15:06 - Coups d'oeil
dimanche 22 avril 2018
Engagez-vous ! Rengagez-vous !
Par L'Oeil Curieux le dimanche 22 avril 2018, 18:20 - Visites
Qu'est-ce qu'un artiste ?
En 1979, j'avais eu 4 heures pour disserter sur cette question de l'épreuve de philosophie du Bac et finalement obtenir un 18/20 en ayant pris Sartre comme exemple.
Pour une série C, la note était élevée, j'avais aussi eu une assez bonne note en histoire géographie ( avec en histoire, un texte sur l'entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler) et des notes médiocres (très médiocres) en maths et physique – Chimie.
Cela m'a permis d'obtenir ce que j'appelle un bac C (maintenant appelé série S) « littéraire » sous l'égide de Sartre et de Pétain.
Engagement des artistes et goût de l'histoire ont certainement fait germer le titre de ce billet, samedi 21 avril, quand j'ai su que j'allais l'écrire en liant l'exposition de la photographe Susan Meiselas, vue la semaine précédente, et celle sur les « Images en lutte » des Beaux Arts vers laquelle je me dirigeais.
Susan Meiselas pourrait être simplement qualifiée de « photographe de guerre ».
Elle en a l'étoffe.
Portrait de Susan Meiselas, Monimbo, Nicaragua Septembre 1978
© Alain Dejean Sygma
Elle a ce talent de transformer une image de guerre en icône, comme son « homme au cocktail Molotov ».
Sandinistes aux portes du quartier général de la Garde nationale à Esteli
“L’homme au cocktail Molotov”, Nicaragua 16 juillet 1979
Susan Meiselas © Susan Meiselas/ Magnum Photos
Il est émouvant de retrouver ce sandiniste dans une vidéo, proclamant sa fidélité à ce mouvement politique malgré les années passées.
Il est aussi passionnant de découvrir la planche contact d'ou a été extraite cette image.
Elle a aussi ce talent de suggérer la violence d'une situation.
Soldats fouillant la passagers du bus sur l’autoroute Nord, El Salvador 1980
Susan Meiselas © Susan Meiselas/ Magnum Photos
Mais elle est bien plus qu'une photographe de guerre, avec une approche documentaire présente depuis ses premiers travaux (44 Irving Street (1971), portraits des autres locataires de sa résidence d'étudiante ou Prince Street Girls (1975-1990) série sur l'évolution des vies de groupes de jeunes femmes de son quartier de Little Italy à New York).
Son travail sur les Kurdes est d'une force poignante et reste, avec l'histoire qui bégaye atrocement, d'une triste actualité.
Veuve sur le charnier de Koreme, nord de l'Irak 1992
Susan Meiselas © Susan Meiselas/Magnum Photos
Une belle artiste engagée.
- "Susan Meiselas" au Jeu de Paume jusqu'au 20 mai 2018.
De l'engagement et de l'histoire, je pensais que j'en serais rassasié quai Malaquais.
Je n'ai pas été déçu !
1968 – 1974 a été une époque de luttes d'une incroyable richesse.
L'exposition commence bien évidemment par Mai 68.
Affiche sérigraphiée de l’Atelier Populaire, Beaux Arts de Paris
C'est un pur régal, vestiges d'une époque sans internet, avec l'ORTF et ses deux chaînes, étroitement contrôlées par l'État, pour la diffusion des images.
La réactivité était pourtant présente, avec des affiches imprimées pour être diffusées et collées dans les journées suivantes et l'utilisation de photographies d'actualité pour créer de nouvelles images.
Cohn-Bendit face à un CRS. Photo : Jacques Haillot
Le joli mois de Mai n'était qu'un début (Continuons le combat !) et les salles des Beaux Arts sont imprégnées de la Guerre du Vietnam, de la dictature chilienne, des grèves, des luttes pour les territoires (le Larzac, ZAD avant l’heure), du féminisme, des luttes pour les droits des homosexuelles et homosexuels , des travailleurs étrangers et des migrants, des premiers combats écologiques.
Gilles Aillaud, Vietnam, La bataille du riz, 1968
L'armée hors du Larzac
Bibliothèque municipale de Lyon (AffP0208)
Les artistes n'hésitaient pas à prendre partie, parfois avec violence, tel Julio le Parc qui propose de cibler l'impérialiste, le capitaliste, le militaire, l'intellectuel neutre, le policier et l'indifferent.
Julio le Parc, Jeux Enquête - Choisissez vos Ennemis (1970)
En fait, beaucoup de problématiques encore d'actualité.
En 1974, j'avais 13 ans, et de mai 68, je n'ai aucun souvenir.
Pourtant, cette époque est très importante dans ma représentation du monde.
Au-delà d'une période de luttes, elle m'apparaît d'abord comme une volonté d'engagement collectif, d'une croyance à un avenir meilleur, à construire ensemble.
Ce n'est pas qu'une exposition sur un passé révolu.
...
Il n'est pas de sauveur suprême
Ni Dieu, ni César, ni Tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes
Décrétons le salut commun.
...
L'internationale
- "Images en lutte La Culture visuelle de l'extrême gauche en France (1968-1974)" aux Beaux Arts de Paris jusqu'au 20 mai 2018.
vendredi 9 février 2018
Un petit parfum de mort
Par L'Oeil Curieux le vendredi 9 février 2018, 15:37 - Visites
J'ai senti comme un petit parfum de mort dans l'Allée Julien Cain.
Les lauréats de la Bourse du Talent 2017 ont déposé un voile de cendres sur mon regard.
Mort invisible, cachée dans la blancheur de l'hiver chez Florian Ruiz.
Le photographe fait pulser les paysages de Fukushima au rythme du compteur Geiger et nomme ses clichés d'après la radioactivité mesurée dans cette nature faussement paisible.
0,484Bq - Florian Ruiz -The white contamination © Florian ruiz
0,537Bq - Florian Ruiz -The white contamination © Florian Ruiz
Mort au combien visible, avec un visage.
Alexander Vasukovich a photographié des combattants du Donbass.
Plus d'un an après, il écrit la chronique ordinaire d'une guerre oubliée avec les mêmes photos souvenirs et une vue aérienne d'un lieu : la vie, la mort et le lieu de la fin.
Alexander Vasukovich - Commemorative photo
Alexander Vasukovich - Commemorative photo
Alexander Vasukovich - Commemorative photo
Mort en puissance, tapie dans les munitions des Smith & Wesson, Colt et autres Ruger.
L'âge de l'innocence de Laurent Badessi est la chronique d'une Amérique née dans la violence et toujours malade d'une fascination morbide des armes à feu.
Laurent Elie Badessi - Age of innocence
Laurent Elie Badessi - Age of innocence
- "Bourse du Talent 2017" à la BNF jusqu'au 04 mars 2018.
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